mercredi 21 avril 2010

Passage discret de Martine Aubry en Inde, de Antoine Guinard et Adeline Bertin

La première Secrétaire du Parti Socialiste est arrivée lundi à New Delhi, pour passer quelques jours en Inde. Un déplacement informel, qui marque son premier voyage à l’étranger depuis son élection à la tête du PS, en dehors des frontières européennes.

C'est une "dimension d'études, d'échanges et d'approfondissement" que Martine Aubry a voulu donner à sa visite de trois jours dans la capitale indienne. La première secrétaire du Parti socialiste est arrivée lundi, accompagnée du député Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS aux relations internationales, et de l'eurodéputé Harlem Désir, numéro deux du parti.

Martine Aubry explique qu'elle a préféré l'Inde au "traditionnel voyage" en Chine. "J'ai la conviction que l'Inde est essentielle. Ses relations avec la France ne sont pour l'instant pas assez développées." La première secrétaire a rencontré des chefs d'entreprise, des intellectuels et artistes, parmi lesquels le plasticien Subodh Gupta, le représentant d'une fédération de défense des paysans sans terre PV Rajagopal, ainsi que plusieurs personnalités du Parti du Congrès. C'était le premier voyage à New Delhi pour Martine Aubry, qui s'est déjà rendue à plusieurs reprises dans le sud de l'Inde, notamment à Mumbai.

Si Sonia Gandhi, présidente du parti du Congrès, n'était pas dans la capitale indiene pour recevoir l'élue socialiste, de nombreuses figures du premier parti indien se sont entretenues avec la délégation du PS. Notamment Shashi Tharoor, secrétaire d'état aux affaires étrangères et ancien sous-secrétaire général à l'ONU, et Rahul Gandhi, figure montante du parti et fils de Sonia Gandhi.

C'est d'ailleurs la "longue discussion" qu'elle a eu avec ce dernier qui semble avoir été le moment fort de la visite en Inde de la première secrétaire du PS, séjour qu'elle a qualifié d' "intéressant sous tous points de vue" "C'est un homme, curieux, patient déterminé qui parle clair, sans langue de bois, qui a une belle vision de son pays. Il est travailleur et patient, il se prépare et construit son parti pas à pas. C'est un bon message à rapporter en France". "On a discuté de la crise économique, de la régulation mondiale et des stratégies de développement économique entre l'Inde et la France", a-t-elle ajouté.

Martine Aubry a également loué l'agriculture indienne, affirmant que l'Inde avait "conforté sont secteur agricole et son savoir-faire" en la matière, contrairement à d'autres émergents. "En discutant avec les responsables politiques et des chefs d'entreprise à propos du développement et de la croissance en Inde, j'ai été étonnée de voir que tous s'accordaient sur l'importance d'augmenter le pouvoir d'achat des agriculteurs", a-t-elle déclaré.

"Le parti du Congrès s'est rendu compte qu'on n'était pas venus faire du tourisme politique", a assuré la maire du Lille lors d'une conférence de presse improvisée mercredi soir, ajoutant qu'elle n'aimait pas les "effets d'annonce" et que sa visite était "plus pour apprendre que pour se montrer", manière d'expliquer la faible médiatisation de son périple indien.

Pour la première secrétaire du parti socialiste, cette visite en Inde qui s'est ponctuée jeudi matin après l'incontournable pèlerinage au Taj Mahal d'Agra, était avant tout utile pour se rendre compte qu'à l'image du sous-continent, "le monde est complexe et les réponses ne sont pas toujours simples". L'occasion surtout de tisser des liens avec le parti du Congrès, lequel est d'ores et déjà invité à la convention internationale du PS en octobre.

Publié sur Aujourd'hui l'Inde (http://www.aujourdhuilinde.com/)